A l’Inspection générale de finances (IGF), le service public spécialisé pour auditer les comptes du trésor public, on suit à la lettre le cas du ministre de la Santé Eteni Longondo qui doit, en principe, se justifier devant les instances judiciaires pour la malversation financière qu’on lui impute, portant sur un montant-COVID évalué à 6 millions USD.
Le service avait saisi le Parquet général (PG) près la Cour de cassation dont sont justiciables tous les membres du gouvernement, à l’exception du Premier ministre et du Président de la république.
Après des enquêtes, le Parquet aurait trouvé des indices sérieux de culpabilité dans le chef du ministre de la Santé pour un montant de 6 millions USD alloués au programme de lutte contre le Covid-19.
Le Parquet général près la Cour de cassation a par conséquent saisi l’Assemblée nationale pour obtenir la levée des immunités du ministre de la Santé, Eteni Longondo, pour qu’il soit poursuivi pour détournement de déniers publics. Cependant à l’Assemblée nationale, la plénière n’a pas encore statué sur cette demande de levée des immunités.
Dans l’entretemps, il y a eu rafle au ministère d’Eteni Longondo, où le Parquet général près la Cour d’appel de Gombe a arrêté et placé en détention préventive, à la prison de Makala, le Directeur de cabinet (DIRCAB), le conseiller financier et le chargé des missions, mis en cause dans la gestion des fonds COVID-19. Ces trois hauts cadres ne disposant pas de privilège de juridiction, (c’est-à-dire n’étant pas couverts par les immunités des poursuites comme leur ministre) sont immédiatement poursuivis par le Parquet général près la Cour d’appel de Gombe qui les a mis en détention préventive.
JOHN NTUMBA DANS LE COLLIMATEUR
Un autre dossier qui rend perplexe, toujours en ce qui concerne le détournement des déniers publics, c’est celui du cadre de l’UNC John Ntumba, ancien Conseiller à la Présidence et membre de la cellule de coordination du programme de 100 jours, devenu ministre de la Formation professionnelle, et impliqué dans l’affaire du procès des « 100 jours ». Le PG près la Cour de cassation avait déjà obtenu la levée de ses immunités au niveau de l’Assemblée nationale. Mais curieusement, silence-radio par la suite.
Le Parquet n’a enclenché aucune poursuite contre le ministre Ntumba. Ce qui peut décourager l’IGF. Depuis hier, l’Inspecteur général a lancé une campagne de recrutement des Inspecteurs de finances, opération qui n’a plus eu lieu. On apprend qu’il n’y a comme effectifs à ce jour que trente Inspecteurs de finances pour traiter plus de mille dossiers. Ce qui est insuffisant. C’est avec cet effectif minime que l’IGF a, avec brio, abordé les dossiers et clôturé le dossier des exonérations qui ruinent la caisse de l’Etat. Il a même proposé un réaménage.
Il y a eu aussi le sulfureux dossier de « Go Pass » à la RVA dont l’IGF démontre dans son rapport que des millions de dollars-US de ce Go-Pass sont détournés, n’ayant jamais été versés au trésor public.
On constate que pour tous ces rapports compromettants de l’IGF qui met en cause la gestion financière des hauts responsables de l’Etat, il y a plus souvent des blocages du côté des instances judiciaires saisies pour la cause.
A vrai dire, il n’appartient pas à l’IGF de faire le suivi de l’évolution des dossiers au niveau de la Justice. Il n’en est pas compètent. Sa mission consiste auditer tous les comptes publics et à enquêter sur la gestion financière des services et entreprises publics. L’IGF est censé établir un rapport. Ce qui, justifie que l’IGF soit impliqué dans tous les dossiers de gestion financière publique sous le Pouvoir de Félix Tshisekedi.
L’IGF était toujours là sous Mobutu et sous Kabila qui ne leur ont pas donné les moyens pour réaliser cette mission périlleuse. C’est Félix Tshisekedi qui est venu enfin revaloriser ce service public-clé qui est resté à l’abandon, de la même manière que la Cour des comptes qui a la même mission d’audit financier des comptes publics.
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