Désengagement de la Monusco : la société civile et les ONGs appellent à la restauration de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du pays

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En séjour dans la province du Sud-Kivu, le groupe de coordination des partenaires de la RDC, conduit par Bruno Le Marquis, coordonnateur humanitaire, s’est largement entretenu avec différentes structures de la société civile, des organisations locales, nationales et internationales, ainsi que des autorités à différents niveaux, sur les conséquences du désengagement de la Monusco et la transition après son départ.

Plusieurs parties ont insisté sur la restauration de l’autorité de l’État dans différents coins de la province du Sud-Kivu, accompagnée du suivi de la feuille de route pour une transition de la Monusco en RDC.

« Lorsqu’on fait le tour des territoires, nulle part, on peut dire, on a une paix, une sécurité totale. Un peu partout, c’est parsemé de risques, de menaces. Cela peut être des menaces liées à la présence des groupes armés, des menaces à l’accès physique des routes, des difficultés liées au contexte administratif. Avec le départ de la Monusco, il faut qu’on sache où se focaliser pour améliorer l’espace humanitaire », a déclaré Romain Baheneka, coordonnateur provincial de l’organisation INSO.

Pour les organisations locales et nationales, il faut une prise en compte du principe de localisation mais également l’instauration de l’autorité de l’État partout. « Il faut renforcer la présence de l’autorité de l’État dans toutes les zones pour assurer la sécurité, il faut également faciliter l’accès physique et sécuritaire aux populations, mettre en place un bon mécanisme d’alerte précoce pour prévenir les exactions commises sur les populations. Ainsi, il faut transférer le mécanisme de précaution et de transformation des conflits aux institutions étatiques et enfin mettre en place et faire fonctionner les structures étatiques de promotion et transformation des conflits ».

Le gouvernement provincial du Sud-Kivu a dévoilé une feuille de route dont l’exécution coûterait 58 millions USD, tenant compte des défis qui étaient autrefois pris en charge par la Monusco.

La société civile dans sa diversité a demandé au gouvernement de l’impliquer dans la mise en œuvre de la feuille de route, mais aussi que le gouvernement prenne ses responsabilités pour que les civils ne se sentent pas abandonnés. Elle a également appelé à l’accélération de l’application de la feuille de route avant la cessation définitive des actions de la Monusco au Sud-Kivu. « Nous avons aussi émis des doutes par rapport à la feuille de route parce qu’elle concerne 4 objectifs, a une durée d’une année et n’est pas encore validée par le gouvernement national. Elle prend en charge l’aspect cadré avec la justice, l’État de droit, la protection, le plan logistique, mais aussi les questions de PDDRC-S », ajoute Néné Bintu, présidente du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu.

La police nationale congolaise a salué, dans un premier temps, les acquis de la Monusco depuis plus de 20 ans dans le Sud-Kivu et l’accompagnement de certaines organisations, mais croit à l’application de la feuille de route. Cependant, le commissaire provincial de la police, le commissaire divisionnaire adjoint, a évoqué les défis auxquels fait face la province du Sud-Kivu, notamment l’insécurité vécue dans tous les territoires et l’impact du départ de la Monusco.

« La province du Sud-Kivu compte désormais 4 villes ainsi que 8 territoires. Plusieurs problèmes d’ordre sécuritaire écument tous ces territoires, à l’exception du territoire d’Idjwi. Il s’agit notamment de la présence des groupes armés nationaux et étrangers entraînant les problèmes liés aux droits humains. Il y a aussi lieu d’évoquer les 2 camps des réfugiés de Mulongwe et Lusenda, et les 3 camps des déplacés. Face aux faits ci-haut évoqués, nous espérons la prise en compte des recommandations contenues dans la feuille de route de la transition que vous nous avez soumise », explique le commissaire divisionnaire adjoint, et chef de la police, Roger Isiyo.

Au Sud-Kivu, le groupe de coordination des partenaires, constitué de délégués de plus de 15 pays, a eu le temps de visiter certaines structures comme l’auditorium de la femme, l’hôpital de Panzi et le Centre CAPA pour se rendre compte de la situation actuelle de la province et entamer cette transition.

/actualité.cd

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