La Coordination de la jeunesse, lutte contre les violences faites aux femmes et traite des personnes (CJVFTP), une structure spécialisée de la présidence de la République, a organisé le lundi 11 septembre 2023 à Kinshasa, un atelier de sensibilisation de la loi nº 22/067 du 26 décembre 2022 modifiant et complétant le décret du 30 juin 1940 portant code pénal congolais en matière de prévention et de la répression de la traite des personnes. C’était à l’intention des magistrats venus des parquets de la capitale.
Dans son discours d’ouverture, la coordinatrice de ladite structure, Chantal Yelu, a signifié que les acteurs judiciaires devraient connaître cette loi et s’en approprier. C’est l’objectif poursuivi par cet atelier.
« La loi a été promulguée en décembre 2022 par le président de la République. Nous sommes maintenant à l’étape de la mise en pratique. La traite des personnes existe en RDC depuis très longtemps mais il était difficile de pouvoir condamner les bourreaux à cause du vide juridique. Maintenant que nous avons la loi, il faut former les acteurs de première ligne, notamment les magistrats. Ainsi, ça nous permettra d’engager facilement des poursuites, mener les investigations pour que les bourreaux soient condamnés et organiser la prise en charge des victimes comme le veut la loi », a-t-elle expliqué.
Pour sa part, le conseiller technique de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Ely Thelot, a rappelé les efforts fournis par la RDC depuis 2019 afin de lutter contre la traite des personnes sur son territoire.
« L’Etat congolais peut être satisfait des résultats obtenus jusque-là. Il y a 3 ans la RDC était classée tiers 3, aujourd’hui le pays est classé tiers 2. Au niveau international, c’est un acquis extraordinaire qui mérite le satisfecit du chef de l’Etat qui avait mis en place dès son arrivée au pouvoir en 2019, une structure dédiée à la lutte contre la traite des personnes. Cette structure à son tour a mis en place le mécanisme de référencement des victimes. Et en décembre 2022, le président de la République a promulgué une loi spécifique qui criminalise la traite des personnes en RDC. Sur base de cette loi, des procès et des condamnations des bourreaux ont eu lieu », a-t-il dit.
Hormis l’Organisation internationale pour les migrations, la Coordination de la jeunesse, lutte contre les violences faites aux femmes et traite des personnes est appuyée techniquement également par l’organisation britannique TAG International.
« Nous sommes là pour apporter un appui technique à la coordination de la jeunesse, lutte contre les violences faites aux femmes et traite des personnes. Nous appuyons donc la coordination dans l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes », déclaré Ruth Freedom, responsable technique de TAG International.
Notons que cette loi criminalise notamment le travail forcé, la servitude sexuelle, la mendicité forcée des enfants, le prélèvement d’organes ou de tissus organiques ainsi que le mariage forcé. Cet atelier a été organisé avec l’appui financier du gouvernement américain, à travers son Agence pour le développement international (USAID).
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