Premier livre, à caractère littéraire, « Carte d’identité », du professeur Jacky Mpungu Mulenda a été verni le mardi 8 février, à l’institut français de Lubumbashi. Dans son ouvrage, l’enseignant revient sur les profondes questions autour de l’identité en RDC, surtout pour des personnes métisses.
Lecteurs de l’ouvrage, les professeurs de l’Université de Lubumbashi, Huit Mulongo (écrivain), Christian Nkunda (écrivain) et Donatien Dibwe (historien), ont tour à tour discuté, analysé et interrogé l’œuvre de leur collègue, par le prisme de leur science et leur sensibilité sur la question d’un drame longtemps ignoré, insoupçonné mais omniprésent. « Carte d’identité » mêle à la fois récit, essai, fiction, autobiographie et analyse de la société congolaise, dans son évolution et ses différences.
« Qui sont les métis et qu’ont-ils toujours été ? Pour la première fois, nous savons ce que c’est d’être mulâtre grâce à cet ouvrage, » a déclaré Huit Mulongo, auteur de Voyage au bout de la Kasapa.
Le professeur Dibwe, du département d’Histoire, a permis au public, majoritairement estudiantin, de situer le contexte de la condition de métis dans l’histoire de la RDC, depuis les années 60 et surtout à l’époque du Zaïre. « Le contexte du retour à l’authenticité initié par Mobutu a permis à l’auteur d’avoir l’opportunité de se définir, de retrouver son identité oubliée, inconnue, négligée, » a-t-il expliqué.
Pour l’auteur, pour qui ce récit est d’abord une confession, mais surtout une manière de sortir d’un silence longtemps observé, « le drame intérieur de sa condition de métis s’est installé progressivement, » dans sa vie sociale. Il souhaite que son livre permette « d’avoir un vrai regard » de la société qui l’entoure et qui vit sous une « idéologie de la différence ».
Dans son analyse du livre, Christian Nkunda a présenté ses « excuses pour n’avoir pas remarqué le drame et l’indifférence » qu’a vécu son collègue d’aujourd’hui et hier mentor. « Vous avez réussi à supporter votre croix, vous avez mon admiration. Nul n’a demandé de naitre noir ou blanc, mulâtre ou basané » a souligné l’écrivain.
« Carte d’identité », de 99 pages, publié aux éditions Presses Universitaires de Lubumbashi, s’inscrit dans la lignée de l’analyse sociale dans laquelle évolue Jacky Mpungu, professeur à la faculté des lettres et directeur de l’École Supérieure d’Informatique Salama (ESIS).
Iragi Elisha
