La deuxième édition du Salon littéraire de Lubumbashi a eu lieu dimanche 2 janvier au Centre Arrupe. Organisée par la maison d’édition Zion, cette manifestation littéraire promeut la littérature et les auteurs de la ville cuprifère.
Dans une séance débat, presque de joute oratoire, Patrick Kasongo, lauréat du Prix du Jeune Ecrivain 2021, et Hilaire Kazaku, avocat au bureau du Haut-Katanga, ont débattu sur le sujet du « bien parler. » D’un côté, M. Kasongo exposait pourquoi, la fonction première du langage étant de communiquer, il faudrait garder l’usage « simple » sans tomber dans le simplisme. « La simplicité et la grandiloquence sont deux notions relatives, » estimait le comptable de formation mais passionné de littérature.
Du côté d’en face, M. Hilaire défendait la thèse de la grandiloquence, essayant de dissocier l’usage de la langue dans le souci de la sublimer et celui d’impressionner son public. « La grandiloquence dépend de l’auditoire que l’on a en face. On croit, par glissement sémantique, qu’user d’un subjonctif imparfait n’est pas approprié » défendait l’avocat.
Manifestation culturelle qui « console »
Ensuite, est intervenu Christian Nkunda Mutoki, écrivain et professeur à la faculté de lettres de l’Université de Lubumbashi. Dans son adresse sur les fondements d’une bonne littérature, il a rappelé que « la littérature transportait l’âme ». Saluant au passage les nombreux écrivains et penseurs congolais issus de la faculté où il enseigne : Yves Mudimbe, Lye Yoka ou encore Kilanga Musinde.
« Avoir ses choses à dire c’est bien mais comment c’est dit nous intéresse au plus haut point. En littérature, la forme l’emporte sur le fond. Il faut dire les choses, si l’on ne vous comprend pas aujourd’hui, on vous comprendra après votre mort, » a-t-il martelé.
Au cours de la manifestation, un débat houleux a opposé les hommes de lettres aux hommes de droits à propos de la littérarité de textes. Agrémentant la soirée, cet échange a permis aux orateurs et au public donner des avis parfois très divergents, parfois conciliants, autour de la littérature, ses bienfaits et ses défis. « Je suis consolé de revoir ce niveau de culture et d’amour pour la littérature » a confié le responsable du Centre Arrupe.
Les étudiant de la faculté de Droit de l’UNILU ont présenté la 4e édition de la revue juridique « Édito juridique » que le public s’est offert lors d’un séance de ventes et dédicace. Au termes de la soirée, un concours d’écriture à permis aux jeunes présents de parler de la ville, ses beautés et ses laideurs. Les dessinateurs et artistes visuels présents leur ont offert les tableaux créés sur place. La deuxième édition du Salon littéraire s’est clôturée par la vente des ouvrages des auteurs présents et les livres de la Librairie Saint Paul, partenaire de ce Salon littéraire. Le prochain rendez-vous est pris pour la seconde moitié de 2022.
Iragi Elisha