Crise à l’UNIKIN, beaucoup d’incompréhension et de mauvaise foi (Luhaka)

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Il y a eu beaucoup d’incompréhension et de mauvaise foi mais on pouvait éviter cette crise » à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), estime le ministre de l’enseignement supérieur et universitaire (ESU).

Alors que la majoration des frais académiques est à l’origine des manifestations qui ont dégénéré sur le campus de l’université, Thomas Luhaka rassure que « la plupart d’étudiants ont compris qu’il n’y a pas eu hausse. Depuis 2015 jusqu’à aujourd’hui, les frais n’ont pas bougé. Les frais d’inscription, par exemple, de Théophille à Steve Mbikayi, sont toujours l’équivalent de 10 dollars ».

Invité du magazine FACE-À-FACE sur TOP CONGO FM, le ministre de l’ESU rappelle que « les professeurs sont payés par l’État. Personne n’a des arriérés. Mais, chaque institution donne une prime qu’on appelle ‘la prime locale’ pour motiver les enseignants ».

Frais fixés après consensus
« Dans toutes les institutions, les étudiants, les enseignants et le comité de gestion se sont mis ensemble pour décider ce qu’ils doivent payer cette année. À l’UNIKIN, les étudiants, après 3 jours des pourparlers, ils se sont mis d’accord autour de 490 000 francs congolais », rappelle Thomas Luhaka.

En ce qui concerne les manifestations contre ces frais, il indique que « l’UNIKIN, c’est 30 000 étudiants. La grande majorité des étudiants ont compris. 500 seulement se sont mobilisés », estime-t-il.

Prévoir le danger

« On a appris que [les étudiants allaient manifester]. Le ministre que je suis, je l’ai expliqué au premier ministre, n’a pas augmenté les frais. Une frange minoritaire a voulu contester. Puisque le droit de manifester est constitutionnel, on a pris des dispositions pour encadrer. Alors que [les étudiants] devaient manifester, certains désoeuvrés des quartiers environnants sont venus comme des mercenaires en renfort », déplore Thomas Luhaka.

« Sur les 12 [qu’on a] arrêtés lundi, il n’y a eu que 5 étudiants. Il y a des blessés parmi les policiers et les casses », regrette-t-il encore.
Plus grave, ajoute le ministre de l’ESU, « le mardi, ils ont tué le policier. La situation devenait préoccupante. Laisser un face-à-face, le policier armé avec une foule de manifestants, un des policiers allait perdre son sang froid et ouvrir une rafale et on allait déplorer 10 ou 20 morts. En toute responsabilité, je suis allé voir le premier ministre pour lui dire qu’il faut suspendre les cours ».

Sylvestre Ilunga Ilunkamba a également approuvé le fait qu’il faut « évacuer volontairement les homes, parce qu’il n’y a pas que les étudiants. Pendant les manifestations, certains sortaient avec des machettes neuves. On a évacué pour nous permettre de ne loger que les étudiants ayant droit ».

Le ministre de l’ESU se souvient même que « l’assassin de l’administrice générale du grand marché a été retrouvé au home ».

Ouverture après évaluation et réhabilitation

« On va ouvrir les homes après une réunion d’évaluation avec les premiers responsables de cette université dont le comité de gestion, l’association des professeurs… et la coordination estudiantine. Je ne peux pas donner une date mais mon souci est que les cours reprennent le plus tôt possible », assure-t-il.
Il signale aussi que « le chef de l’État, lors du dernier conseil des ministres, a décidé la réhabilitation de tous ces homes. Il m’a instruit de lancer le plus rapidement possible les travaux de ces homes ».

8 000 étudiants à loger

« À l’origine, c’était 2 étudiants par chambre. La norme, c’était à 4 étudiants mais on est arrivé jusqu’à 8. Après réhabilitation, on va revenir à entre 2 à 4 étudiants par chambre. 8 000 étudiants peuvent être logés dans les homes. Il faut assainir », estime-t-il.
Le ministre de l’ESU regrette qu' »aucune université congolaise n’est listée parmi les 200 meilleures universités d’Afrique. Mais, il y a de vrais étudiants qui ont un niveau nécessaire ».
Il pointe d’un doigt accusateur les conditions de recrutement parce que « la loi dit que tout le monde ne peut pas aller à l’université. Pour y aller, il faut avoir son diplôme d’État avec au mois 60%. Quand on n’en a pas, il faut faire un test d’admission ».
Malheureusement, regrette-t-il, « personne n’échoue à ce test là. On prend tout le monde. Nous devons revoir les conditions de recrutement dans nos universités. Il y a aussi la pénurie d’enseignants ».
À ce sujet, Thomas Luhaka est d’avis que « le gouvernement [doit accorder] des bourses à des jeunes qui veulent devenir professeurs pour préparer leurs thèses, dont le coût est évaluée à 5 000 dollars. Ça nous permettra de reprendre la place que Lovanium avait dans le classement des universités en Afrique ».
Pour y parvenir, « il faut faire un état des lieux pour savoir ce qui ne va pas dans notre enseignement. Il faut convoquer cette grande réunion pour retenir les meilleurs idées ».

mediacongo.net/acturdc.com

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