Covid-19 : le Pr Jack Kokolomani recadre le Dr Jérôme Munyangi

Date

Jusqu’à ce jour, nous n’avons jamais reçu un protocole amélioré que nous pourrions valider pour qu’il y ait un essai clinique », affirme le Rapporteur du Pool scientifique.Sauf un coup de pouce du destin, ce n’est pas demain la veille de la mise en place d’un protocole de traitement congolais contre le Coronavirus. A ce jour, aucun protocole présenté par les chercheurs n’a été validé, souligne le Pr Jack Kokolomani, en réaction aux allégations du Dr Jérôme Munyangi. Ce dernier, promoteur d’un produit, accuse le Pool scientifique de bloquer les protocoles qu’ils ont soumis pour soigner cette pandémie. Au Pool scientifique, on s’en tient aux règles. On ne cherche pas de n’importe quelle manière, sinon ce que l’on trouve peut ne pas être valide.

« Le pool scientifique ne peut rien bloquer. Il est là pour accompagner la riposte. C’est pour cela que le Président de la République l’a voulu, le Gouvernement l’a mis en place et le ministre de la Recherche scientifique le pilote. C’est pour que nous puissions accompagner la riposte contre la Covid-19. Et donc nous ne pouvons rien bloquer », indique le Pr Kokolomani au cours d’un entretien hier à Scoop.RDC.La réaction du Dr Jérôme Munyangi n’étonne pas outre mesure le Rapporteur du Pool scientifique. « Je considère le Dr Jérôme Muyangi comme un promoteur d’un produit, pressé de le mettre sur le marché. Et c’est normal que quand ça traine, il s’agite dans une certaine mesure.

« DEUX CRITERES FONDAMENTAUX

Mais le Pool scientifique s’en tient aux critères fondamentaux et rappelle que « pour n’importe quel produit, pour pouvoir le mettre sur le marché, il y a des règles. Et lorsque ce produit s’appelle médicament, il y a encore des critères plus stricts. Nous parlons de deux de ces critères qui sont fondamentaux. Pour mettre un médicament sur le marché, dit-il, nous devons vérifier si ce médicament est efficace. Cela veut dire que je dois prouver que quand je le donne aux gens qui souffrent de cette maladie, il y a un effet positif. Ça c’est ce qu’on appelle l’efficacité. Le deuxième critère, c’est la sureté. Est-ce ce produit-là, quand on le donne, il ne cause aucun dommage aux gens qui le prennent. Donc avant de mettre sur le marché n’importe quel médicament, on doit vérifier ces deux critères. Et ce, en menant une recherche que l’on appelle un essai clinique », explique le Pr Kokolomani. »Nous avons été, en tant que Pool scientifique, en contact avec un certain nombre de promoteurs de produits qui pensent, comme Dr Jérôme, que leurs produits pourraient avoir un effet sur la Covid-19. Nous leur avons demandé de nous transmettre les dossiers qu’ils avaient préparés pour pouvoir vérifier ces deux critères. Ils nous ont transmis ces dossiers et nous les avons examinés. La conclusion était qu’aucun de ces dossiers ne constituait un véritable protocole de recherche d’un essai clinique », fait-il savoir.Le Pool scientifique ne s’est pas arrêté là. Pour faire de ces dossiers un document d’essai clinique valide, cet organe a indiqué ce qu’il y avait à faire pour chacun de ces protocoles. Et pour ceux des chercheurs qui éprouveraient des difficultés à le faire eux-mêmes, le pool scientifique a proposé de mettre à leur disposition des experts pour qu’ils les aident à élaborer un véritable protocole d’essai clinique. Malheureusement, indique le Pr Kokolomani, aucun d’eux n’est revenu au Pool scientifique pour présenter un protocole amélioré. »Jusqu’à ce jour, nous n’avons jamais reçu un protocole amélioré que nous pourrions valider pour qu’il y ait un essai clinique. Voilà pourquoi, le pool scientifique n’a jamais donné son accord pour la conduite d’un essai clinique », affirme le Rapporteur du Pool scientifique. Si on ne suit pas ce protocole de cette manière-là, on peut même faire des choses et croire qu’on a fait un essai clinique, alors que les résultats qu’on va trouver ne seront pas du tout valides, en tout cas scientifiquement s’entend.A la question de savoir pourquoi ne pas soumettre directement aux essais cliniques le produit du Dr Jérôme Muyangi qui a prouvé son efficacité sur la malaria, le Pr Jack Kokolomani répond: « Pour développer un médicament, c’est un très long processus. Et beaucoup d’étapes de ce processus se passent avant même qu’on ne donne le médicament aux personnes humaines, ce que nous appelons la phase préclinique. Mais pour le cas de Dr Muyangi, nous nous sommes rendu compte que ce produit ou ce médicament était déjà donné à des personnes pour soigner la malaria. Donc nous avons une présomption de la sécurité parce que si ce médicament était nocif, on n’allait pas continuer à le donner. Il y a une présomption de la sécurité parce que les scientifiques aiment les évidences pour pouvoir confirmer. Et donc il faut maintenant passer à vérifier l’efficacité, non pas sur la malaria, mais cette fois-ci sur la Covid-19, parce que c’est ça qu’il voulait. Pour vérifier cette efficacité, il y a une méthodologie à respecter…  » C’est dire que la caution scientifique du Pool est conditionnée.En toute humilité, le Pr Jack Kokolomani demande au Dr Munyangi de revenir où ils en étaient. « Nous avons donné ce qu’il faut pour améliorer ce protocole pour qu’il soit un protocole valide d’essai clinique. S’il l’a fait, il n’a qu’à revenir au Pool scientifique pour dire regardez ce que j’ai… Nous sommes tous ouverts, et si même il y a une quelconque difficulté, nous pouvons l’accompagner. Mais on ne peut pas croire et surtout dire que le Pool scientifique bloque. Parce qu’il n’aurait aucune raison d’exister si c’est pour bloquer la recherche de solution idoine à ce malheur que le peuple congolais et le monde entier vivent. « Depuis un certain temps on parle de la résurgence de la maldie. Une deuxième vague qui voit le nombre de décès parti en flèche. 

Forumdesas.org/acturdc.com

Derniers Articles

Nous suivre

146,200FansJ'aime
13,987SuiveursSuivre
7,500SuiveursSuivre
8,524AbonnésS'abonner