Couvre-feu: Félix Tshisekedi a-t-il livré la population à la merci de la police ?

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Ça s’est bousculé dans les arrêts de bus de Kinshasa, ce vendredi 18 décembre, jour de l’entrée en vigueur du couvre-feu décrété par le Chef de l’État Félix Tshisekedi, officiellement pour lutter contre la propagation de Covid-19.

Malgré les difficultés de trouver les moyens de transport et les gigantesques embouteillages, les Kinois se précipitent pour regagner leurs domiciles avant 21h, heure du début du couvre-feu. Dans les visages, la peur de se faire rationner par les éléments de la police nationale congolaise chargés de faire respecter le couvre-feu est visible.

Des reporters d’Alternance CD eux-mêmes la peur au ventre, ont sillonné l’après-midi de ce vendredi 18 décembre, quelques points chauds de Kinshasa. Ils ont fait un constat inquiétant : les bus et taxi bus sont rares. Les motos taxi aussi.

Au rond point Victoire par exemple, à partir de 17 h, c’est la ligne 11(ndlr: marche à pieds), particulièrement pour les habitants du district de la Tshangu, situé dans l’est de la capitale. Le même constat a été fait sur le boulevard du 30 juin dans le centre-ville, où un groupe d’habitants de l’UPN et quartiers environnants, faute de trouver les véhicules, ont improvisé une marche à partir de 18 h.

Une aubaine pour les Wewa

Un peu plus loin, à Bon marché, les conducteurs de taxi motos font la fête. En effet, les Wewa comme ils se font appeler, ont monté les enchères en doublant, voir en triplant le prix de chaque course. Le malheur des uns fait le bonheur des autres dit-on. Mais, s’il y a des congolais qui se frottent les mains ce soir, ce sont les policiers. C’est en tout cas le sentiment qui règne ce soir à Kinshasa.

Pour cause, la plupart des éléments de la PNC se sont illustrés, à plusieurs reprises par le passé, à des dérapages, notamment en rationnant la population.

Approchés par un de nos reporters, deux policiers rencontrés au quartier Debonhomme dans la commune de Limete n’ont pas caché leur espoir de se remplir les poches à partir de 21 h.

Un d’entre eux a même extrapolé en remerciant le Président de la République, pour selon lui, avoir pensé au bien-être des policier en cette fin d’année. Dans entendement, le couvre-feu est une occasion qui est offerte aux policiers pour trouver(sur le dos de la population), de quoi bien passer les fêtes de fin d’année. Regrettable!

Et pourtant, le commissaire provincial de la police dans la ville de Kinshasa, le Général Sylvano Kasongo, a mis en garde ses hommes contre tout dérapage.

Du coup, d’aucuns pensent que les policiers risquent de causer plus de tors à la population de Kinshasa que la Covid-19.

Alternance / Acturdc.com

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