Coronavirus – Lubumbashi : Les masques ou la bonne affaire des affairistes.

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Depuis 51 jours, la RDC comme d’autres nations du monde fait face à la grande crise sanitaire de Covid-19. L’économie nationale en berne, la production ralentie, les exportations et importations en souffrance, écoles, universités et églises fermées, autant de méfaits de cette maladie contre laquelle toutes les stratégies de lutte engagées ne portent pas (encore) des fruits attendus. Mais le Coronavirus et ses conséquences ainsi qu’exigences implacables font les affaires de certains congolais avisés, opportunistes. À Lubumbashi par exemple, l’industrie des masques (cache-nez) prend de l’envol, cela a commencé avant même que la maladie ne soit déclarée dans la province du Haut-Katanga.

Des nombreux ateliers de couture ont vu les jours pour la circonstance, certaines maisons commerciales ont exceptionnellement muté en atelier de couture fabriquant tous les jours des masques en quantité industrielle. Jeudi, notre rédaction a fait un tour sur la ville pour constater cette incroyable émersion de l’industrie des masques dans la ville de Lubumbashi. Nous nous sommes rendus dans un atelier non dénommé au centre commercial, car créé il y a une semaine à peine. Plus de 50 jeunes sont rassemblés autour des machines à coudre pour un travail qui n’a pas d’arrêt. Un groupe est employé le jour, un autre la nuit. En moyenne 20.000 masques sont confectionnés par jour, et vendu à 2.500 FC la pièce. La main d’œuvre est de 100 FC par masque confectionné. Le moins fort de tous en fait 100 par jour, synonyme de 10.000 FC à la fin de la journée. Le bénéficie est mirobolant dans ce business, le tissu utilisé c’est justement des pagnes localement vendus à moins de 20.000 FC pour une pièce de 3 mètres. 1 mètre en produirait prêt de 50 selon les estimations.

Sur les grandes artères de la ville, l’on aperçoit des jeunes gens dont l’âge varie entre 15 et 25 ans, vendre chacun des masques qu’ils ont reçu des fabriquants. Des qualités restent cependant différentes, le prix aussi. 1000 voire 1500 pour ce qui est vendu le long des routes. En plus de la vente en gros sur commande des entreprises ou organisations non gouvernementales ou d’autres groupes sociaux, la vente en détail rapporte beaucoup aux commerçants. Certains Lushois sont encore sceptiques, hésitants mais d’autres se sont déjà laissés aller par l’idée du port des masques comme outil de protection contre le Coronavirus qui a déjà touché 5 personnes dans la ville.

Ce vendredi, la mairie de Lubumbashi a annoncé l’obligation d’avoir un cache-nez dans des lieux publics comme des marchés ou le centre-ville. Les contrevenants à cette mesure seront sommés à payer une amende de 5.000 FC. Les confectionneurs des masques sont en train de se frotter les mains en ce moment car la demande est partie pour être très élevée dès demain samedi. Comme si souvent quand la demande augmente, le prix va avec, pour le grand bien des affairistes qui devraient remercier le Coronavirus.

Rédaction / Acturdc.com

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