Congolité : le camp Katumbi prépare la contre-attaque

Le député national, Gratien de Saint-Nicolas Iracan vent debout contre la proposition de loi Tshiani réservant les fonctions régaliennes, notamment le président de la République, aux personnes nées de deux parents congolais. Selon lui, cette initiative est « discriminatoire » et viole le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Pour faire échec à la proposition de loi Tshiani, Iracan annonce une pétition adressée aux autorités congolaises et SG de l’ONU.

Initié par le candidat à la présidentielle de 2018, Noël Tshiani et endossé à l’Assemblée nationale par le député Nsingi Pululu, ce texte rencontre une farouche opposition des organisations de la société civile et l’Église catholique. Certains activistes dénoncent une initiative visant à écarter les potentiels candidats à la prochaine présidentielle, particulièrement Moïse Katumbi, ancien gouverneur de l’ex-Katanga.

Pour Gratien Iracan, Noël Tshiani et tous ceux qui appuient cette proposition de loi doivent être poursuivis par la justice car, souligne-t-il, « toute tentative d’alignement d’une quelconque proposition en contradiction avec un traité international ne doit pas se faire à l’Assemblée nationale ».

Dans la foulée, il a annoncé qu’il va mobiliser le peuple pour la signature d’une pétition adressée aux autorités congolaises et au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

L’élu de Bunia rappelle que l’article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques dispose que « toute propagande en faveur de la guerre est interdite par la loi. Tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence est interdit par la loi ».

« La RDC a ratifié le 1er novembre 1976 le Pacte international relatif aux droits civils et politiques suivant la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU adoptée le 16 décembre 1966. Article 20 : interdiction de toute propagande en faveur de la guerre et l’incitation à la discrimination », a-t-il souligné.

Dans son message de Pâques 2023, l’archevêque métropolitain de Kinshasa a fait remarquer qu’en ce moment singulier de l’histoire de la RDC, les Congolais ont un urgent besoin des gestes et des lois qui rapprochent, plus que des actes et des dispositions qui dressent les uns contre les autres.

« Un projet de loi sur la congolité, à la veille des élections, nous divise davantage plus qu’il nous unit. Au lieu de nous focaliser sur l’examen d’une telle loi qui nous divise, nous ferions plutôt mieux de nous resserrer les coudes pour déceler le jeu funeste des ennemis de notre patrie avec leurs velléités de balkanisation de notre pays. Aussi, il est temps que nous travaillions à réconcilier les cœurs des Fils et des Filles de notre pays, suivant le message du Saint-Père François lors de son mémorable voyage apostolique en RD Congo : Tous réconciliés en Jésus Christ », a déclaré le cardinal Fridolin Ambongo.

AFRIQU’ACTU/ActuRDC

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