Congo-Kinshasa: Kabila-Tshisekedi-Trump – Une cohabitation explosive

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La RD Congo ne se satisfait plus de la coalition à deux : entre le CACH et le FCC. Un troisième larron s’annonce. C’est l’Amérique de Donald Trump. Ainsi s’ouvre une bien complexe cohabitation à trois. Quand on sait que chaque membre du trio a son agenda, on voit mal durer dans le temps un attelage aussi hétéroclite. Qui, le premier, jettera l’éponge ? Ou, plus prosaïquement, qui sera éjecté le premier du bateau ? Suspense.
En froid durant le règne de Joseph Kabila, les relations entre les États-Unis d’Amérique et la République démocratique du Congo (RDC) se sont normalisées avec l’arrivée au pouvoir de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Le nouveau président congolais, dont l’élection avait été saluée avec enthousiasme par Washington au moment où plusieurs capitales occidentales exprimaient encore des réserves, s’est clairement positionné sur l’axe Washington pour asseoir son pouvoir et sa diplomatie.
Sans hésiter, Félix Tshisekedi qui a hérité d’un pays «au bord du gouffre» compte sur l’aide américaine pour redynamiser l’économie de son pays, en instaurant la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, et un climat propice aux affaires. Une tâche qui, à en croire ses propos, ne pourra se faire que s’il réussit à «déboulonner» l’ancien système.
Je t’aime, moi non plus
Ces propos, on s’en souvient, ont été mal digérés dans le camp de Joseph Kabila. Comme lui, tous les caciques qui ont régné en maîtres pendant 18 ans en RDC voient d’un mauvais œil le rapprochement entre leur «ennemi» d’hier et la nouvelle classe dirigeante du pays avec laquelle il reste pourtant lié par un accord de coalition pour gérer la RDC.
De cet accord de gouvernance, Tshisekedi reste lié à Kabila. Et aujourd’hui, au regard du rapprochement du premier cité avec Washington, c’est finalement un ménage à trois mais explosif. Car, contrairement à son prédécesseur Joseph Kabila, qui avait un penchant pour les pays de l’Est – principalement la Chine – Félix Tshisekedi a préféré se tourner vers l’Occident, principalement vers les États-Unis. Le chef de l’État n’a pas traîné à aller plus loin dans un contexte international plombé par l’hypothétique et complexe paix entre Israël et la Palestine. Pour corser sa position, Félix Tshisekedi a adhéré à la politique américaine de rapprochement instaurée par Donald Trump, en se laissant séduire par le puissant lobby juif américain.
Ce n’est pas tout. On se souviendra que, pour son premier voyage hors du continent en qualité de président de la République, Félix Tshisekedi avait opté pour les États-Unis. C’était un message clair envoyé au monde. L’homme a opéré son choix. Tshisekedi au pouvoir, les États-Unis sont les bienvenus en République démocratique du Congo.
À voir de près, même si Félix Tshisekedi n’a pas montré son intention d’inquiéter son prédécesseur et partenaire de coalition, Joseph Kabila, l’avenir peut se lire avec d’autres verres. Dans le ménage à trois – «FCC-CACH-Etats-Unis» – le nouveau scénario en vue, le chef de l’État s’y retrouve déjà sous la pression américaine. C’est cette poussée qui l’a visiblement contraint à affaiblir plusieurs pro-Kabila, dont le chef de son parti (PPRD) et ancien candidat à la présidentielle, Emmanuel Ramazani Shadary, l’ex-chef des renseignements, Kalev Mutond, ou encore Albert Yuma, le patron de la Gécamines.
L’issue se dessine
Dans cette cohabitation à trois, à savoir Kabila-Tshisekedi-Trump, l’issue se dessine. C’est que deux membres du trio devront se liguer contre le troisième ! Et la suite semble claire quand on interprète la déclaration officielle de l’ambassadeur des États-Unis en RDC, Mike Hammer.
Le diplomate n’a-t-il pas salué la suspension, le 27 février dernier, du chef d’État-major adjoint des FARDC, en charge du renseignement militaire, le général Delphin Kahimbi ? Le message du diplomate Mike Hammer relayé sur son compte Twitter ce même jour, a été tranchant : «Comme nous l’avons déclaré constamment, ceux qui sont corrompus, commettent des violations des droits de l’homme ou qui perturbent le processus démocratique doivent être tenus pour responsables».
Ces petits faits, presque anodins, démontrent à suffisance la future influence américaine en RDC. Le pays de Donald Trump a conquis en peu de temps de l’espace. Une conquête jugée «suspecte» par le clan Kabila au regard de la pression qu’aurait faite, jadis, la diplomatie américaine sur l’ancien régime.

acturdc.com

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