Boxe/Rumble in the Jungle : 30 octobre 1974, 45 ans après, quel souvenir?

Ce fût l’un des grands événements du siècle dernier : le combat de boxe organisé par le Zaïre de Mobutu la nuit du 30 octobre 1974 au stade Tata Raphaël alors du stade du 20 mai.

Ce jour là, il y a 45 ans, Mohamed Ali affrontait Georges Foreman dans un combat qualifié du combat du siècle baptisé « The Rumble in the Jungle ».

Les préparatifs

Cet événement aura coûté des millions de dollars au pays mais aussi et surtout une renommée mondiale comme le voulait Mobutu.
Le jeune président du Zaïre se sert de la rencontre comme d’un outil de propagande. Le combat est un véritable succès : il rapporte énormément d’argent à Don King et renforce la notoriété de Mobutu.

Pour Mohamed Ali, ex-Casius Clay, ce choc revêt une importance symbolique et politique, en pleine période d’affirmation du Tiers monde et des peuples noirs.
Le boxeur militant est d’ailleurs extraordinairement populaire chez les Africains qui voient en lui le digne représentant et champion des Noirs. « Je suis ici chez moi ! », s’exclame-t-il à plusieurs reprises dans les rues de Kinshasa.

Malgré la victoire annoncée du Colosse Foreman, le champion du monde âgé de 25 ans qui vient de terrasser Frazier et Norton, les Zaïrois sont derrière le musulman afro-américain.
L’adversaire d’Ali finit même par se blesser à l’entraînement. Il reporte donc de cinq semaines le combat, cinq semaines de calvaire.

Un combat des fauves en pleine jungle

Le 30 octobre 1974 à 3 heures du matin (pour permettre la retransmission à une heure de grande écoute aux Etats-Unis), les deux hommes entrent sur le ring.
L’un, Foreman, démoralisé et nerveux, l’autre, Ali, sûr de lui sous les acclamations de 80 000 spectateurs.
« Ali, Boma Yé !» (Ali, Tue-le !) crie le public. Pourtant, dès le début, le champion du monde prend incontestablement le dessus sur son adversaire qui ne parvient pas à sortir des cordes.

Ali encaisse comme un punching ball les violents coups du mastodonte.
Si Ali a du mal à masquer sa souffrance, il tient bon et harcèle Foreman : « C’est ton meilleur coup George ? Tu n’as que cela à m’offrir ? Tu es une fillette ! ». Foreman cogne et Ali confiant encaisse.
Une assurance d’Ali qui tirerait son origine à l’Oracle d’une voyante lui ayant confirmé et garanti la victoire selon Pierre-Célestin Kabala Mwana Mbuyi journaliste et membre du comité d’organisation dudit combat.

Le combat se prolonge et George se fatigue sans succès. Cela ne pardonne pas face à la « guêpe » Ali qui, au cours du 8e round, envoie le champion du monde au tapis.
La foule est déchaînée!
Ali est bel est bien de retour au plus haut niveau. Il tient sa revanche et le fait savoir en sortant du ring

Don King et Mobutu : les deux grands vainqueurs

On doit la tenue de ce match extraordinaire au fantasque Don King, un promoteur sorti de prison trois ans auparavant.
Sans un dollar, il arrive à organiser la plus grande rencontre de l’histoire de la boxe,Ali-Foreman, intitulée « The Rumble in the Jungle ». Don King parvient à convaincre le président Mobutu Sese Seko, qui finance l’intégralité des frais inhérents à la manifestation.

Ce combat aura également suscité et vulgarisé le noble art au Zaïre.

Et 45 ans après…

Rien comme activité grandiose n’a été organisée à Kinshasa moins encore sur toute l’étendue du territoire congolais en mémoire de cet événement.
La fédération Congolaise de boxe aurait, il y a quelque temps, étouffé même un particulier qui avait l’intention d’organiser un gala en date du 30 octobre 2019.
Spectacle déshonorant qui crache sur la mémoire de la boxe rdcongolaise…

Sampassa Imange/acturdc.com

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