Blanchiment des capitaux: la RDC bientôt placée sur la liste noire du groupe d’action financière

La République démocratique du Congo est-elle le hub des blanchiments des capitaux ? En tout cas, la question dérange de plus en plus ses partenaires internationaux.  Une délégation de la facilité globale de l’Union européenne a été reçue mercredi 23 août 2022 par la cellule nationale des renseignements financiers (Cenaref). Objectif: aider le payer dans le cadre des enquêtes et sanctionner des auteurs des faits portant sur les infractions autonomes de blanchiment des capitaux ainsi que le développement et l’implémentation d’une stratégie nationale en matière de transparence des bénéficiaires effectifs.

Au cours des échanges, il a été fait mention que la côte de la RDC ne s’améliore pas en matière de lutte contre les blanchiments des capitaux. Ainsi, le pays de Lumumba risquerait d’être placé sur la liste noire par le groupe d’action financière (Gafi). Un organisme intergouvernemental chargé de surveiller la mise en application des lois contre le blanchiments des capitaux et financement du terrorisme.

«Il y a 90% de chance que la RDC soit classée sur la liste noire du Gafi, faute d’avancées significatives », indique Ernest Mpararo de la Ligue nationale de lutte contre la corruption (Licoco), qui a participé à la réunion au nom de la société civile.

La décision pourrait être connue d’ici septembre 2022, au terme des échanges entre la délégation congolaise et les experts du Gafi, qui ont lieu en Zambie.

Comment est-on arrivé là ?                    

Selon Ernest Mpararo, la RDC a été évaluée d’abord par le groupe régional des évaluations de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC). Le résultat a montré que le pays satisfait seulement à quelques 5 ou 7 indicateurs sur 40. “On a donné à la RDC le temps de se conformer en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux, notamment le vote des lois et mesures réglementaires”, a-t-il poursuivi.

Ainsi, la RDC risque gros en cas des sanctions de Gafi. Le secteur bancaire sera lourdement touché en priorité, les investissements subiront le même sort. Conséquence, la prospérité serait à l’arrêt.

L’histoire rappelle qu’en RDC des nombreux flux financiers circulent hors circuit bancaire. La situation inquiète aussi les USA, dont les diplomates multiplient des missions, ces dernières années dans le pays pour attirer l’attention des autorités. Le procès des 100 jours en est une pure illustration. A cela s’ajoute l’affaire le dossier de la décote des pétroliers, révélée en 2019 où 15 millions de dollars avaient disparu de la Rawbank à l’espace de 5 jours; des sacs d’agents circulent dans les bâtiments publics sans restriction et des sanctions judiciaires manquent d’efficacité.

D’après les experts la lutte reste faible. Des nombreux services de contrôle du pays ne collaborent pas entre elles, pas d’échange d’information, pas de confiscation des avoirs, les lois déposées au parlement pour renforcer la répression n’ont jamais été votées.

Ainsi, la délégation de l’Union européenne a sollicité l’expertise de l’île Maurice pour partager son expérience avec la RDC. Ce pays  avait été placé sur la liste noire du Gafi, mais de nombreux efforts ont été fournis au fils du temps est devenu un modèle.

Tsieleka.com

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