C’est à Bandundu, chef-lieu de la province du Kwilu, que l’on découvre une scène surréaliste – l’aéroport local, jadis un symbole de connectivité et de progrès, gît en ruines. Cette piste d’atterrissage, que le temps a transformée en une étendue herbeuse ensablée, est maintenant l’objet de la convoitise de piétons, de motocyclistes, et même de chèvres qui y paissent sans encombre.
Pourtant, malgré ce triste spectacle, les avions continuent à atterrir ici, mettant en danger la sécurité de leurs passagers. C’est dans ce contexte que la nouvelle société civile de Bandundu a appelé à l’aide lors de la visite du président du conseil d’administration de la Régie des Voies Aériennes (RVA), Tryphon Kin Kiey Mulumba.
Ferdinand Tarita, le coordonnateur de la nouvelle société civile de Bandundu, a exprimé son désarroi : » La ville de Bandundu est le chef-lieu de la province, elle mérite une infrastructure aéroportuaire moderne. Actuellement, la situation est préoccupante. L’aéroport n’en a plus que le nom, il est devenu une honte pour notre province. Nous appelons donc Kin Kiey Mulumba, en tant que PCA, à prendre les mesures nécessaires pour moderniser cet aéroport et attirer davantage de compagnies aériennes. »
Le PCA a lui-même constaté l’état déplorable de la piste lors de sa visite d’inspection. Il a partagé ses préoccupations : » Cette piste est un danger réel. Les pneus des avions doivent glisser lors de l’atterrissage, mais avec cette surface chaotique, c’est l’accident assuré. Si un avion atterrit ici, les pneus risquent de crever, et il y a un risque d’incendie. C’est une question de sécurité pour les passagers. »
Il a souligné à quel point cela pouvait être effrayant pour les passagers lorsqu’un avion atterrit et continue à subir des secousses.
Pour lutter contre l’insécurité due à la présence de piétons et d’engins divers sur la piste, Tryphon Kin-ke Mulumba a proposé une solution : la construction d’un mur pour protéger l’emprise de la RVA. Il a déclaré : « La solution consiste à construire un mur, comme à Lubumbashi, Kolwezi, Goma et Kisangani. Les gens construisent près de l’aéroport, mais cela représente un risque sérieux pour la sécurité aérienne. »
La visite du PCA à Bandundu avait également pour objectif d’inspecter les infrastructures de la RVA et les conditions de travail de ses agents. Le commandant de la RVA à Bandundu a soulevé la question de la spoliation d’une partie du site de la RVA par le gouvernement provincial, notamment le site qui abritait autrefois la Monusco. Le gouvernement provincial avait occupé cette zone après le départ de l’agence onusienne, justifiant son action par l’absence de titre de propriété et le non-paiement des salaires de certains agents pour l’année perturbée par la Covid-19.
En réponse, Tryphon Kin-ke Mulumba a annoncé la création d’une commission pour examiner les préoccupations des agents. Il a également précisé que la question de la spoliation du domaine de la RVA serait portée à l’attention des autorités nationales, en quête d’une solution.
Il est à noter que cette visite marque la première d’un haut cadre de la RVA à Bandundu depuis 1994. Un signe d’espoir pour une rénovation attendue depuis longtemps.
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