Banana : future plaque tournante de commerce mondial à partir de la RDC ?

La date du 31 janvier 2022 sera marquée en lettres d’or dans les annales de la RDC en ce qu’elle est celle de la concrétisation de ce qui n’était qu’un rêve 40 ans durant. Le projet du port en eaux profondes prend corps, grâce à une convention révisée en 2021 par Félix Tshisekedi, qui sert de support à l’érection de ce projet conçu en 1972. Après la pose de la 1ère pierre par le chef de l’État, la société DP World des Emirats Arabes Unis peut démarrer la construction du port en eaux profondes de Banana.

Ce méga projet dont le coût global est évalué à 1.2 milliard de dollars américains, fera de la RDC « une force commerciale importante » capable d’accueillir de gros bateaux. La première phase consiste à construire un quai de 600 m² et de 25 hectares d’espace de stockage, soit une capacité annuelle de 322000 conteneurs et de plus de 1,2 million de tonnes de marchandises, pour un coût de 350 millions USD. Des travaux ainsi lancés vont se clôturer en 2025. À en croire le ministre des Transports, le port de Banana contribuera au désenclavement du pays et lui permettra de disposer d’une porte de sortie maritime en eaux profondes pour recevoir les grands navires.

Enfin, c’est fait. Le président de la République, Félix Tshisekedi, a procédé, lundi 31 janvier 2022, à la pose de la première pierre de la construction du port en eau profonde de Banana, dans la province du Kongo central. Cette étape intervient après la signature des conventions de collaboration entre la RDC et la société DP World fin décembre 2021. La cérémonie s’est déroulée en présence notamment des membres du gouvernement, du Chairman du leader mondial en solutions logistiques DP WORLD et du ministre d’État Emirati.

Dans son mot de circonstance, le représentant du DP World a défini les objectifs de ce méga projet de 1.2 milliard de dollars américains, celui de faire de la RDC « une force commerciale importante » capable d’accueillir de gros bateaux. « Nos objectifs consistent à réduire les coûts et le temps et accélérer le commerce et développer le port de Banana. Nous aiderons à faire accroître l’économie locale et régionale ainsi qu’internationale. Et de permettre à la RDC de devenir une force commerciale importante », a-t-il déclaré.

Le patron de DP WORLD a souligné que l’érection de ce port est un de plus importants investissements que fait sa firme en RDC. « Cet investissement est un des investissements le plus important fait par DP World en Afrique. Ils ont une preuve de notre confiance, de notre croyance en ce projet énorme pour le pays. C’est pour ceci que nous considérons ce projet comme un investissement à très long terme. C’est un partenariat stratégique avec la RDC », a-t-il martelé.

Il a également rassuré sur les retombées économiques et sociales envers les populations locales et la RDC, en général. « Le port de Banana deviendra un port de classe internationale, un port moderne, un port efficace qui va permettre de développer l’économie. Cela permettra d’apporter de la prospérité et un futur commercial aux communautés du Kongo Central et du pays. Nous y dédierons toute notre expertise pour construire le port, créer des corridors nécessaires, développer la technologie nécessaire et développer le port de manière générale grâce à l’expérience que nous avons acquise depuis au moins 20 ans en Afrique. Cela permettra de développer un port en eaux profondes et avec de 18 mètres de profondeur qui sera capable d’accueillir les bateaux les plus larges », a-t-il renchéri.

Le port pourrait s’agrandir au fur et à mesure que les besoins s’accroissent, a-t-il fait savoir. « Techniquement, le projet et le terminal à venir pourront accueillir les bateaux les plus larges et auront une capacité d’accueil des conteneurs suffisante. Ce sera un port moderne qui pourra permettre de développer aujourd’hui et dans le futur les besoins du pays ».

Un testament de bonnes relations économiques

Abordant dans le même sens, le ministre d’État Emirati, le projet de port de Banana est le testament de bonnes relations économiques entre la RDC et les Émirats Arabes Unis (E.A.U.). D’après lui, En 2021, les échanges commerciaux entre les deux pays ont 1.4 milliards $. Une hausse de 34% par rapport à 2020, affirme-t-il. Ce qui place la RDC parmi les partenaires importants des EAU en Afrique. Ce projet, a-t-il dit, est soutenu par son Royaume qui, d’ailleurs, est prêt à financer d’autres projets.

« La cérémonie d’aujourd’hui pour le port de Banana qui va être le premier port en eau profonde de la RDC est un testament des relations économiques importantes entre nos deux pays. Le port qui va être développé en partenariat avec DP WORLD va implémenter des réductions des coûts et une accélération du commerce extérieur de la RDC ainsi que ses exports…. Je suis persuadé que ce projet va apporter des bénéfices majeurs pour la RDC, ses citoyens, et la région. Le port va créer un corridor de commerce dynamique qui va permettre aux PME de s’épanouir et de se développer », s’est-il félicité.

Pour sa part, le ministre des Transports, Voies de communication et de Désenclavement, Chérubin Okende, a affirmé que ces travaux ainsi lancés vont se clôturer en 2025. A l’en croire, ce port contribuera au désenclavement du pays. « Le port de Banana permettra au pays de disposer d’une porte de sortie maritime en eaux profondes pour recevoir les grands navires. Sur le plan national, il va assurément engendrer le développement d’une zone industrielle et logistique, ainsi que la création des emplois directs et indirects pour de nombreux compatriotes. Sur le plan international, c’est une réponse à l’impératif de se connecter aux voies commerciales mondiales et d’avoir accès à un large éventail de marchés tout en réduisant notre dépendance vis-à-vis des ports des pays voisins », a-t-il déclaré.

À l’en croire, la première phase de ces travaux prévoit la construction d’un quai de 600 mètres et d’une plateforme de stockage de 25 hectares permettant l’accostage des grands porte-conteneurs, soit une capacité annuelle de 322000 conteneurs et de plus de 1,2 million de tonnes de marchandises.

Prenant la parole, la ministre du Portefeuille, Adèle Kayinda, a salué le leadership du président Felix Tshisekedi qui, a-t-elle indiqué, a permis la matérialisation de ce projet salutaire pour le pays.

« Le coût de ce projet structurant est estimé à 1,2 milliard de dollars américains sur lesquels la première phase coûtera 350 millions USD. C’est ici que nous exporteront nos minerais, des hydrocarbures, mais aussi la production agricole de notre arrière pays. C’est encore autour de ce futur port de Banana que se construiront des industries de transformation. Le port de Banana est un maillot essentiel de la politique de l’émergence économique », a-t-elle déclaré avant d’appeler les Ne Kongo à s’approprier ce projet.

Pour rappel, la convention de collaboration portant délégation de service public pour le port avait été signée en mars 2018 avec le Groupe DP World. Cette attente a été soumise, depuis novembre 2020, à une renégociation suite aux instructions de Félix Tshisekedi après son arrivée au pouvoir.

Il reste notamment la mise à disposition effective du concessionnaire des terrains du projet. Parmi les priorités, il y a aussi la mobilisation du financement pour la construction de la route Banana–Matadi. Le gouvernement prévoit aussi la prise d’un Arrêté interministériel accordant les exonérations fiscales, parafiscales et douanières légales applicables aux conventions de collaboration et aux projets de coopération.

Les autorités congolaises indiquent que le processus de montage juridique et financier avec Dubaï Port World qui va exécuter les travaux est fini. À cet effet, Félix Tshisekedi, qui a procédé au lancement des travaux, appelle le gouvernement à faire le suivi de l’exécution des travaux une priorité. Cette interpellation du président de la République intervient au moment où la matérialisation de plusieurs projets bat de l’aille, avec un faible taux de réalisation./mediascongo.net

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