Assemblée nationale : « Comme Tshiani, le député Mbau propose une loi vide de sens sur la dot » (Philippe Kazadi, analyste politique)

Depuis quelques jours, on assiste à un débat houleux en milieux des jeunes à Kinshasa et surtout sur la toile suite à la proposition de Loi faite par le Député national Mbau du MLC sur la dot. Cette proposition de loi fixe la dot à 500$ en milieux urbains et à 200$ en milieux ruraux.

Dans un pays où le cérémonial du mariage civil coûte les cheveux d’une tête, c’est évident qu’une telle proposition suscite des réactions de toute part.

En effet, à Kinshasa comme en provinces, la famille de la fille exige des sommes exorbitantes qui ne sont pas, généralement, à la portée des jeunes qui peinent d’ailleurs à trouver un emploi décent.

Daniel Mbau a, au cours d’une sortie médiatique, donné des explications sur sa proposition de loi. C’est à partir de cette communication, que l’opinion s’est rendue compte du vide que traîne son initiative parlementaire.

D’après l’élu de Kinshasa, le montant de 500$ est une somme maximale que la famille de la fiancée peut demander au fiancé. Pas plus. C’est d’ailleurs l’idée qui a courue et alimenté le débat dans tous les sens. Un débat qui n’en valait pas la peine car, selon l’honorable Mbau, l’homme peut, de son gré, donner bien au-delà de ce que « prescrivrait » la loi. Il insiste sur le fait que ce qui est interdit « c’est le caractère obligatoire » de doter avec 1.000$, 2.000$, 3.000$ ou plus.

Aucune innovation

À partir du moment où, selon cette proposition de loi, l’homme peut, en accord avec sa belle famille, donner une dot allant au-delà de 500$, il n’y a rien d’innovant. Car, la dot a toujours été le fruit d’une négociation entre les deux familles. 500$ n’est, en définitive, ni le minima ni le maxima. Au demeurant, le montant de la dot reste un sujet des négociations, comme toujours, entre les deux belles-familles.

En outre, Mbau dit qu’un homme qui se voit obligé de payer plus que 500$ peut saisir la justice. Il semble oublier qu’en cette matière la liberté est de mise. Sauf si l’homme bénéficie de la complicité de sa future épouse.

La proposition de loi du député Mbau relève donc d’une opération de communication. Pas plus. Que du temps perdu à distraire la population !


Alternance.cd /Acturdc.com

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