Que peut bien signifier la Pâques du Seigneur Jésus-Christ dans le contexte crucial de l’histoire de notre pays et de notre peuple, pris aujourd’hui en étau entre conflits armés et violences interminables surtout dans sa partie orientale et dans le territoire de Kwamouth. Dans son homélie de Pâques, Fridolin Cardinal Ambongo Besungu a appelé à l’unité et à abandonner le projet de loi Tshiani.
La Pâques du Seigneur Jésus-Christ nous convie à l’unité, à la communion fraternelle et à Ia réconciliation les uns avec les autres. « C’est pour rassembler tous les enfants de Dieu en un seul troupeau que le Seigneur est mort et ressuscité. En conséquence, toute velléité et tout esprit de division, de stigmatisation et d’exclusion au sein de notre peuple sont à bannir », a fait valoir l’archevêque métropolitain de Kinshasa. En ce moment singulier de l’histoire de notre pays, a-t-il dit, « nous avons un urgent besoin des gestes et des lois qui rapprochent, plus que des actes et des dispositions qui nous dressent les uns contre les autres », a abordé le prélat catholique. Voilà pourquoi a-t-il interpellé la conscience et la responsabilité de tout un chacun pour que notre agir et nos décisions ne nous fragilisent pas de l’intérieur, ni ne nous affaiblissent au profit de l’ennemi. Dans un tel contexte, a-t-il insisté, « un projet de loi sur la Congolité, à la veille des élections, nous divise davantage plus qu’il nous unit ». Pour le Cardinal, au lieu de nous focaliser sur l’examen d’une telle loi qui nous divise, nous ferions plutôt mieux de nous resserrer les coudes pour déceler le jeu funeste des ennemis de notre patrie avec leurs velléités de balkanisation de notre pays.
Urgence de réconciliation des cœurs
Pour le chef de l’Église catholique de Kinshasa, il est temps que nous travaillions à réconcilier les cæurs des fils et des filles de la République démocratique du Congo, suivant le message du pape François lors de son mémorable voyage apostolique en RDC : « Tous réconciliés en Jésus Christ ». Fridolin cardinal Ambongo Besungu questionne le peuple de Dieu sous cette forme : « que peut bien signifier la Pâques du Seigneur pour un peuple secoué par des incertitudes et des agitations sur le plan sociopolitique ? ». Comme perspectives, le cardinal souligne que la Pâques du Seigneur fait éclore de nouveau notre espérance à la vie pleine et épanouie, dans un Congo meilleur où les populations jouissent de la liberté, la justice et la paix.
En effet, la RDC possède d’énormes potentialités pour faire de son peuple des hommes et des femmes respectables et respectés au niveau mondial, si ses richesses sont gérées au profit de tous. « La bonne gouvernance dont le pays a besoin pour que les Congolais vivent dignes pour la gloire de Dieu dépend aussi pour beaucoup de notre sens de responsabilité au moment de choisir nos dirigeants », a-t-il apostrophé précisant qu’en cette année électorale, il invitait chacun de ses fidèles à « se préparer pour un vote responsable qui contribuera à I’avènement d’un Congo plus beau qu’avant ».
Cette Pâques du Seigneur « nous réveille et nous retire aussi de nos tombeaux : Tombeaux de haine, de jalousie, de mensonge, de violences, de divisions, d’injures gratuites et de tribalisme dans lesquels nos cœurs s’enferment souvent », a-t- il avisé./ouragan.cd