Agression de militants de L’ECIDé : « la vie politique devrait se limiter au combat d’idées»( Francine Muyumba)

La sénatrice Francine Muyumba a pris la parole ce samedi 23 avril pour dénoncer les agressions qu’ont vécus les militants de L’ECIDé de Martin Fayulu. Sans gant, Muyumba a tapé le point sur la planche pour demander l’instauration d’une police depolitisée.

L’ancienne présidente de l’Association Panafricaine de la Jeunesse a, au regard des actes d’agression dont ont été victimes les militants de L’ECIDé, exigé l’installation d’une police depolitisée. La venue de l’Etat de droit s’accompagne toujours d’une police indépendante et depolitisée. Elle condamne avec la dernière énergie les actes d’incivisme dont ont faits preuve les forces de l’ordre. La proche de Joseph Kabila demande aux politiques de s’adonner au combat d’idées et de faire preuve de responsabilité.

« Il nous faut une police dépolitisée. Les Congolais aspirent à un État de droit sans faille. Je condamne la violence dont ont été victimes les membres de l’ECIDE. La vie politique devrait se limiter au combat d’idées. Il est plus que temps de faire preuve de responsabilités», a-t-elle écrit sur son compte Twitter.

De sa part, Martin Fayulu Madidi n’attribue cette bavure policière à la seule personne de Tshisekedi. Pour lui, ces actions traduisent clairement l’état de droit que prône le président et toute son équipe.

« Le monde a vécu au grand jour “l’état de droit” prôné par M. Félix Tshisekedi. Ses policiers, militaires et milices ont décidé d’agresser les militants de L’ECIDé, de tirer à balles réelles sur eux et de saccager le siège de notre parti. Inacceptable !», a écrit Martin Fayulu sur Twitter.

Dans un communiqué officiel daté du 23 avril 2022, le commissaire provincial de la Police, ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, affirme qu’en marge du débat général sur la loi électorale à l’assemblée nationale le vendredi 22 avril 2022, un groupe d’individus se présentant comme militants du parti politique ECIDÉ, a manifesté devant le palais du peuple avec des armes blanches.

À en croire le chef de la Police de Kinshasa, cette manifestation ayant troublé l’ordre public, le commissariat provincial de la police est intervenu pour rétablir l’ordre et protéger les paisibles citoyens qui ont fait l’objet des menaces et agressions de la part des manifestants.

Après cette opération de maintien de l’ordre public, le général Sylvano Kasongo constate que plusieurs images ont circulé dans les réseaux sociaux montrant des hommes en uniforme brutalisant des manifestants en fuite.

« Le commissaire provincial de la police condamne fermement ces actes de brutalité si les images partagées dans les réseaux sociaux sont d’actualité », lit-on dans ce communiqué.

Par ailleurs, le commissaire divisionnaire adjoint annonce qu’une enquête a été ouverte pour :

  1. Authentifier les images qui montrent les bavures policières ;
  2. Établir les responsabilités des ces actes répréhensibles ;
  3. Sanctionner le commandant de l’opération, les officiers et les policiers qui seraient auteurs des actes de brutalité contre les manifestants.

Cependant, la Police estime que le secrétaire général de l’ECIDé, Devos Kitoko, a propagé une fausse information au sujet de la situation d’hier.

« Néanmoins, la police dément catégoriquement l’information mensongère distillée dans les réseaux sociaux par le secrétaire général de l’ECIDÉ, selon laquelle un militant de ce parti politique répondant au nom de Cédric MANGUNGU a été touché par balle à la cheville sur ordre d’un officier de la police », a martelé la Police.

Contrairement à ce qu’a affirmé le secrétaire général de l’ECIDé, le général Kasongo indique que l’infortuné a plutôt connu un accident de moto plusieurs jours avant la manifestation du 22 avril.

« Visiblement, le secrétaire général de l’ECIDÉ a publié la photo de Cédric MANGUNGU avec la cheville droite cassée dans le but de ternir l’image de la police nationale congolaise », conclut le commissaire divisionnaire adjoint de la Police.

Pour rappel, le secrétaire général de l’ECIDé a affirmé qu’une trentaine de militants ont été blessés par les éléments de la Police, dont deux auraient reçu des balles réelles et se trouvent actuellement à l’hôpital.

Martin Fayulu Madidi, président de l’ECIDé, a condamné cette répression policière. Pour lui, cette situation est à mettre à l’actif de l’État de droit que prône Félix Tshisekedi, dont il conteste toujours la légitimité du pouvoir.

Gaël Hombo/acturdc.com

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