Paul Kagame a affirmé au cours d’une interview accordée à Jeune Afrique, n’avoir besoin de préavis ni d’excuses pour intervenir en RDC. Le président rwandais a fait cette déclaration alors que plusieurs rapports des experts de l’ONU accusent les forces de défense du Rwanda (RDF) d’opérer en République Démocratique du Congo, aux côtés du mouvement terroriste M23 qui occupe une vingtaine d’entités congolaises dans la province du Nord-Kivu.
« L’accusation selon laquelle j’interviendrais au Congo m’importe peu. Ce n’est ni la première ni la dernière. L’important est de savoir pourquoi j’interviendrais. Si vous ne vous posez pas cette question, vous passez à côté de l’essentiel », a dit Kagame.
Le président rwandais justifie ces incursions répétées de son armée en territoire congolais sous prétexte de traquer les présumés rebelles rwandais FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) qui coaliseraient avec l’armée loyaliste congolaise.
« Or la réponse est simple : la menace que fait peser sur notre sécurité l’activité d’un groupe imprégné de l’idéologie génocidaire comme les FDLR est clairement susceptible de nous amener à intervenir en territoire congolais, sans excuses ni préavis. Quand vous êtes agressé, vous n’attendez pas les instructions de votre agresseur ou de son protecteur pour savoir comment réagir », a-t-il soutenu.
« Les FDLR sont intégrées au sein même des FARDC [Forces armées de la RDC] et c’est bien là que le bât blesse. Cet état de fait ne nous empêche pas pour autant de revendiquer notre droit légitime à aller éteindre l’incendie à sa source, quel que soit l’endroit où celle-ci se trouve, avec ou sans consentement de qui que ce soit. Jamais le Rwanda n’est intervenu au Congo pour tenter de résoudre une situation qui ne préexistait pas à son intervention et qui ne concernait pas sa propre sécurité », a ajouté Kagame cité par le Magazine Jeune Afrique./mediascongo.net