Affaire Mwangachuchu : Un procès qui conforte la loi Tshiani

Dans l’affaire Mwangachuchu dont le procès s’est poursuivi mardi dernier en audience foraine à la prison militaire de Ndolo, le coffre-fort du milliardaire nord-kivutien saisi lors de son arrestation début mars 2023, n’a pas révélé grand chose.

Nuançant la tournure exagérément accusatrice prise par le dossier, l’organe de la loi s’est employé mardi dernier à dénoncer les excès qui circulent dans les réseaux sociaux autour du contenu de ce coffre-fort dont on s’est rendu compte qu’il contenait en définitive 11 passeports ordinaires et diplomatiques, une somme de 21 mille USD, des clés de véhicules, des bijoux de Mme Mwangachuchu et des «documents».

Force a donc été de recourir à l’interprétation de «documents» soumis à l’expertise des limiers de l’Agence nationale des renseignements (ANR). Le rapport établi par les barbouzes indique que Edouard Mwangachuchu serait très «proche» des autorités rwandaises (des sources rapportent qu’il s’entretiendrait quotidiennement avec le président Kagame, en fait). «C’est manifestement un membre de la diaspora rwandaise en RDC qui a beaucoup de projets d’investissements au Rwanda où il prévoit de construire une résidence dans la commune de Remera au centre de Kigali», peut-on lire dans le rapport des experts. Il ressort en outre des documents analysés que le député national congolais Edouard Mwangachuchu a formulé une demande de permis de conduire rwandais. Mais aussi, qu’il entretient des projets suspects relatifs aux ressources de la RDC révélés grâce à l’examen de 4 clés USB et d’appareils Techno ainsi que de documents saisis dans sa résidence de Kinshasa.


L’organe de la loi en tire une nouvelle infraction, l’espionnage qui pourrait être mise en charge du prévenu en plus d’autres incriminations de participation à un mouvement insurrectionnel, détention illégale d’armes et de munitions de guerre, et incitation des militaires à commettre des actes contraires à leurs devoirs.

Au sujet de cette dernière infraction, il est révélé qu’au départ, Edouard Mwangachuchu avait été autorisé à disposer d’un détachement de 45 policiers congolais pour la protection des installations de son entreprise d’extraction de coltan dans le Rutshuru. Mais l’homme s’est retrouvé à la tête d’une véritable armada composée de plus d’une centaine d’éléments armés, essentiellement des tutsi, voire d’anciens éléments du CNDP et du M23.

Concernant les arsenaux supposés découverts dans la ferme de Mwangachuchu à Rutshuru, le ministère public s’est montré peu disert. C’est à peine s’ils ont été évoqués.

A ce stade de l’instruction, le fait le plus repréhensible à charge du prévenu semble constituer par ses liens avec Kigali, dont atteste entre autres son appartenance à l’actionnariat de la compagnie aérienne Rwanda Airways.

De quoi conforter Noël Tshiani et les adeptes de sa proposition de loi relative au verrouillage de l’accès aux fonctions régaliennes./mediascongo.net

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