L’erreur est une humaine mais préserver dans l’erreur est diabolique, dit-on.
L’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) vient de laver Albert Yuma et la Gecamines en apportant de nouveaux éléments dans l’affaire 200 millions d’euros qui a défrayé l’a chronique et qui oppose la GECAMINES à la société Ventora (ex Fleurette Mumi).
Dans un communiqué parvenu à 7SUR7.CD ce mardi 18 février 2020, cette association de défense des droits de l’homme qui dit se baser sur les éléments lui fournis par Ventora, confirme l’existence d’un « contrat de prêt » entre les deux sociétés.
« Les éléments fournis par Ventora à l’ACAJ établissent que la GECAMINES avait effectivement obtenu un prêt de 128 millions d’euros, sur une ligne de 200.000 millions, auprès de Fleurette Mumi suivant l’accord signé le 2 octobre 2017, par monsieur Kintaleg Alain Mukonda pour le compte de Fleurette Mumi Limited et monsieur Jacques Kamenga Tshimuanga pour la GECAMINES. Les deux parties avaient convenu que ce prêt devait être remboursé à l’échéance du 4 avril 2018 assortis de 3.003.016,19 d’euros au titre d’intérêts au taux libor 30 jours plus 5% l’an », lit-on dans ledit communiqué.
En outre, l’ACAJ confirme l’effectivité du transfert de 128 millions d’euros à la GECAMINES par la société Fleurette Mumi.
« Les documents consultés par ACAJ prouvent que le 4 octobre 2017, sur demande écrite de GECAMINES datée du 2 octobre 2017, Fleurette Mumi a transféré à la GECAMINES la somme de 128 millions d’euros. Cette somme a été virée sur le compte n°05101-01002300022-05/EUR ouvert le 2 octobre 2017 sous l’intitulé GECAMINES Développement auprès de la Raw Bank. Le swift du transfert de 128 millions d’euros en faveur de la GECAMINES a été émis par la banque UNICREDIT GROUP en date du 4 octobre 2017 en référence à l’accord de prêt du 2 octobre 2017, créditant le compte de la GECAMINES à la Raw Bank en passant par la banque ING à Bruxelles », précise l’ACAJ.
Par ailleurs, elle promet de publier incessamment un rapport détaillé sur la gestion du prêt perçu. Mais avant cela, elle encourage la Raw Bank et surtout la GECAMINES à lui transmettre leurs éléments afin de les exploiter dans son rapport.
Pour rappel, la société Ventora Developpement (ex Fleurette Mumi) réclame à la GECAMINES son argent depuis le mois d’avril 2018, date de l’échéance de la dette telle que convenue dans le contrat. Cependant, cette société du portefeuille de l’État congolais n’a jamais remboursé cet argent. Elle ne nie pas non plus la dette mais brandit les sanctions américaines imposées à Ventora comme raison pour ne pas la payer.
De son côté, la société Ventora accuse la GECAMINES de « mauvaise foi ». Pour elle, il s’agit d’un prétexte car la transaction s’est faite hors circuit bancaire américain.
Au niveau de la justice, l’affaire a été prise en délibéré à la Cour d’appel de Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, depuis le mois de novembre 2019. Et jusque là, il n’y a aucune suite.
À signaler que c’est cette affaire qui a servi de prétexte au parquet pour restreindre la liberté de mouvement du staff dirigeant de la Gecamines.
7sur7.cd/acturdc.com