42 ans de l’UDPS : Bruno Tshibala sensibilise des étudiants aux fondamentaux du socialisme et du réformisme

Pendant trois jours, les étudiants venus de diverses universités et instituts supérieurs de Kinshasa ont été immergés dans une université d’été organisée par l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), dont le leader est l’ancien premier ministre Bruno Tshibala.

Cet événement scientifique, qui s’est clôturé ce jeudi 15 février 2024, s’inscrivait dans le cadre de la célébration du 42e anniversaire de l’UDPS.

À cette occasion, Tshibala, après avoir brièvement retracé l’historique de la création de cette formation politique, a dispensé des enseignements aux étudiants sur les fondamentaux du socialisme et du réformisme. Mettant en avant l’importance du réformisme par rapport à la révolution, il a illustré son propos en évoquant la révolution bolchevique en Russie. Selon lui, l’UDPS, guidée par 13 parlementaires et leurs collaborateurs dont lui-même, a opté pour le réformisme comme voie privilégiée pour combattre la dictature de Mobutu et œuvrer à l’avènement de la démocratie en RDC.

« Lorsque nous avons créé l’UDPS, nous nous sommes effectivement retrouvés devant ce choix : fallait-il prendre les armes, déclencher une lutte révolutionnaire contre le régime pour le renverser et instaurer un nouveau pouvoir, ou fallait-il opter pour le réformisme, c’est-à-dire une lutte à l’intérieur du pays, au sein de l’ordre établi en vue d’obtenir de l’intérieur le changement, l’amélioration et, au bout du compte, le progrès social ? L’UDPS a estimé que choisir la voie révolutionnaire ne laissait aucune chance de réussite car notre pays, le Congo, était considéré comme le tremplin de la lutte menée par l’Occident contre l’expansionnisme communiste. Le régime de Kinshasa était principalement soutenu par la CIA. Qui dit CIA, dit les États-Unis d’Amérique, le chef de file du monde libéral de l’Occident », a souligné l’ancien Premier Ministre.

En évoquant les choix cruciaux auxquels l’UDPS a dû faire face lors de sa création, Tshibala a souligné la pertinence du réformisme par opposition à la voie révolutionnaire. Il a mis en lumière les raisons stratégiques qui ont motivé ce choix, notamment la situation géopolitique de l’époque et les précédents historiques de révolutions avortées, comme celle menée par Pierre Mulele.

Pour l’ancien Premier ministre, le réformisme a prouvé sa valeur en permettant à l’UDPS de vaincre la dictature et d’instaurer la démocratie, grâce notamment à sa capacité à favoriser le dialogue en période de dissensions. Il a souligné que le réformisme s’inscrit dans une tradition africaine du palabre, où les désaccords sont résolus pacifiquement à travers la discussion et le compromis.

« C’est ainsi qu’entre 1980 et 1990, malgré la répression sauvage, en restant fidèle et loyale aux principes du réformisme et à l’idéologie de la social-démocratie, l’UDPS est parvenue à vaincre la dictature et à instaurer la démocratie. Le réformisme avait été préféré à la révolution car, comme certains d’entre vous le savent, nous avions notre propre forme de démocratie dans l’Afrique pré-coloniale. C’est ce qu’on appelle le palabre africain. Lorsqu’il y avait des désaccords, des tiraillements, on se réunissait sous l’arbre pour débattre en excluant la violence et l’intolérance, aboutissant ainsi à des compromis. Le réformisme s’apparente donc à cette tradition africaine du palabre », a-t-il ajouté.

Le secrétaire général de l’UDPS, Théo Fele, a quant à lui mis en lumière les valeurs essentielles du socialisme telles que la justice sociale, la liberté et la solidarité. Il a encouragé la jeunesse congolaise à rejoindre l’UDPS pour contribuer à la consolidation de la démocratie en RDC, en adhérant à des valeurs pleines de sens et d’idéaux.

Cette université d’été, qui constituait un moment clé de réflexion et de transmission des valeurs fondamentales défendues par l’UDPS, offrait aux étudiants présents une opportunité d’approfondir leur compréhension du socialisme, du réformisme et de leur rôle dans la construction d’une société démocratique et solidaire. 

Cet événement s’est conclu par une session de questions-réponses entre ces étudiants et les intervenants, offrant ainsi une dimension interactive et participative à cette rencontre.

/7sur7.cd