06 avril : ce que nous savons de la genèse de la lutte de Simon Kimbangu

C’était le 06 avril 1921 dans un environnement hostile où les noirs n’avaient absolument pas droit à la parole, que Simon Kimbangu a lancé le mouvement Kimbanguiste.

Ce jour-là, il déclare avoir eu une apparition de Jésus-Christ qui lui aurait permis d’accomplir une guérison miraculeuse sur une femme malade au nom de Nkia Ntondo. L’église kimbanguiste a été reconnue officiellement par l’État colonial le 24 décembre 1959.

La nouvelle de ces événements se répand dans le Kongo-Central (Bas-Congo), mais également au Congo français (Congo-Brazzaville) et au Congo portugais (aujourd’hui Angola). Des pèlerins arrivent alors au village de Nkamba.

On attribue ensuite de nombreux miracles à Simon Kimbangu : guérisons de malades, voire résurrection des morts. Devant l’ampleur des événements, les autorités du Congo belge ont senti une menace dans le mouvement de Kimbangu.

Une enquête pour sédition est ouverte, menée par l’administrateur Léon Morel. Après une arrestation ratée le 6 juin 1921, Simon Kimbangu trouvera refuge à Mbanza Nkamba où il va déclarer : « Les blancs deviendront noirs et les noirs deviendront blancs » à propos de la décolonisation. Cela confirme donc les soupçons de sédition, et les recherches reprennent.

Le 11 septembre 1921, il décide de se rendre aux autorités coloniales. Le 12 septembre, il est arrêté avec quelques disciples. Jugé par un tribunal militaire, il est condamné à la peine capitale avant que le roi des Belges ne commuât cette peine en prison à perpétuité.

De 1921 à 1951, il passera donc 30 ans à la prison de haute sécurité d’Élisabethville (Lubumbashi).

102 ans après, la journée historique du 6 avril a été déclarée fériée en République démocratique du Congo sur une décision du président Félix-Antoine Tshisekedi, pour se souvenir du combat mené par Simon Kimbangu qui est considéré aujourd’hui par certains comme le seul prophète des noirs.

ActuRDC

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